Triste Terre
Demain c'est Noël.
Dans la rue dormiront encore des humains transis de froid, les bombes américaines continueront de tomber aux quatre coins de la planète, Bush se croira toujours investi d'une mission divine contre les forces du mal, musulmanes en l'occurrence, la soif et la faim décimeront encore des peuplades entières, d'autres mères perdront leurs enfants, d'autres pères souffriront sous la torture, le trou d'ozone continuera sa progression et les industries n'arrêteront pas de déverser dans notre atmosphère leurs produits toxiques que nous respirons à en perdre la vie.
Mais nous fêterons Noël comme si de rien n'était, comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes, bien à l'abri dans nos demeures surchauffées autour d'un sapin qui aurait certainement préféré pousser au sein de sa forêt parmi ses congénères épineux.
Les rescapés du tsunami continueront à attendre un argent qui semble disparu on ne sait où, probablement dans la poche sans fond d'humains avides, cupides, odieux. La télévision continuera à nous déverser ses flots d'ineptie pour mieux nous endormir et nous faire croire que nous sommes civilisés. Des religieux pousseront de gentils croyants au fanatisme assassin, le Vatican comptera ses milliards enterrés sous ses églises, les puissants termineront l'élaboration de leurs plans esclavagistes et ensemenceront une fois de plus nos champs de poisons que nous continuerons d'ingurgiter.
Allah, Mahomet, Jésus et Bouddha auront beau pleurer sur nos misères, sur nos bêtises et notre aveuglement, rien n'y fera tant qu'il restera sur notre terre une once de cupidité.
Demain, oui, demain, ce sera Noël, l'anniversaire présumé de la naissance d'un drôle de petit bonhomme cloué sur une croix pour nous avoir trop aimé.
Aujourd'hui, demain et pour longtemps encore, moi j'ai mal au monde.